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:: Première ::
" Pas besoin d'avoir lu le roman
pour entrer immédiatement dans l'univers quotidien,
propre et clair de personnages très précisément
détaillés. Un astucieux scénario à
tiroirs les amène à démontrer un mortel
mécanisme de vengeance surnaturelle.
Le rythme est tranquille et l'environnement rassurant. C'est
l'atmosphère qui prend à contre-pied : chaque
plan est habité par une entité qui se manifeste
dans les reflets, les ombres ou à la périphérie
du cadre. Cette présence est si palpable qu'il suffit
au réalisateur d'utiliser des effets infimes et presque
subliminaux pour provoquer l'inquiétude ou la terreur."
Gérard Delorme (Article entier
disponible dans Première N°290, p.74)
:: Télérama ::
" Tout japonais qu'il est, Ring
se rattache à un courant du film d'horreur dont le
maître fut sans doute Jacques Tourneur : faire monter
l'angoisse en montrant peu, suggérer pour mieux inquiéter.
De vraies scènes d'épouvante avec effets spéciaux
(minimaux), il n'y en a, en fait, qu'une vers la fin, et pas
délayée le moins du monde dans l'hémoglobine.
On est ici au pays où la mort est un masque, masque
d'effroi mais masque tout de même. Où la figure
classique du fantôme mêle hybride marin de légende
et mutation postatomique. Où le profil du serial killer
est on ne peut plus techno : un parallélépipède
de plastique noir ; une cassette vidéo. Magnétoscope
et écran télé sont le nouveau nid du
paranormal. Vous l'avez cauchemardé, Panasony l'a fait."
François Gorin (Article entier
disponible sur le site de Télérama)
:: Libération ::
"Bien des choses ne vont pas dans
Ring. La mise en scène de Nakata se donne des airs
implacables, avec ses cadres acérés, mais elle
souffre du poids de l'écrit, s'arrimant à des
ficelles sonores vieilles comme le cinéma de peur,
ces prévenantes avancées de violons qui rendent
hommage à la grande forme du genre en même temps
qu'elles désamorcent tout effet de surprise. Et dans
l'ensemble, même s'il carbure agréablement au
"maman, j'ai peur", le film force trop la connivence.
Son charme entêtant, qui étonne et réjouit,
il faut le chercher ailleurs, dans un mélange naturel
de grotesque et de réalisme, échappant ainsi
à l'imperméable frontière des genres.
A travers le personnage de Sadako, par exemple, la fille fantôme,
mi-fée nervalienne mi-croque-mitaine, Ring passe d'un
naturalisme sociologique de rigueur (le même qui habite
Scream ou le Sixième Sens) au fantastique quasi médiéval,
à un univers ensorcelé et trempé de pluies
séculaires. Le film échappe au carcan du suspense
à l'américaine pour s'inventer une île
cinématographique à lui, où flotterait
comme nulle part un syncrétisme des temps."
Philippe Azoury (Article entier disponible sur le site de
Libération)
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